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"Archipels" est le fruit du travail des équipes de ces deux revues :

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Archipels | Ce sont juste des oiseaux
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Ce sont juste des oiseaux

 

Y a-t-il des réactions plus négatives ?

Bien sûr, il y a des personnes qui ne réagissent pas bien au spectacle, cela arrive régulièrement. C’est même très sain que des gens puissent assumer en public leur violence. Là, dans le débat, ils s’affirment. Parfois, ils nous troublent aussi. Alors on se regarde tous et on se dit : « Qui va bien pouvoir répondre à cela ? » Car bien sûr, il faut réagir. La contradiction fait avancer les choses. Et ce sont souvent les spectateurs eux-mêmes qui proposent d’autres choix.

 

Le spectacle s’adresse aussi aux enfants ?

Oui, il s’adresse à eux dès 12 ans avec préparation et à partir de 14 ans pour les débats. Avec préparation, cela signifie que le dossier pédagogique est envoyé par avance aux professeurs et qu’une rencontre est organisée avec l’équipe avant le spectacle. Il y a des spécialistes de l’enfance qui ont vu la pièce et certains nous ont dit que c’était possible de la proposer à des enfants dès 10 ans. Mais le spectacle n’a pas été conçu pour proposer deux grilles de lecture, une pour les enfants et une pour un public adulte. On n’est pas du tout une compagnie jeune public et on ne le revendique pas. En revanche, les professeurs nous ont fait le retour d’un gain de temps considérable dans le traitement de la thématique au niveau scolaire. Il y a donc quelque chose que l’on fait bien.

 

Est-ce que les réactions des enfants lors de ces débats rejoignent les préoccupations d’un public adulte ?

Oui tout à fait, mais c’est beaucoup plus positif et ouvert chez les enfants. Par contre, il y a aussi des violences énormes, et c’est assez troublant. Parfois, comme ils n’arrivent pas à formuler clairement une réflexion qu’ils ont sans doute entendue, ils emploient une forme de violence verbale terrifiante. Et à côté de cela, il y a des choses magnifiques qui se produisent aussi.

 

Il y a une dimension très intime – votre histoire familiale – mise en perspective avec l’Histoire et l’actualité : celles des migrations.

Il y a un an, je voulais absolument faire un spectacle sur les réfugiés, comme beaucoup. J’ai alors travaillé avec trois circassiens et une marionnettiste et nous avons fait une proposition sur ce thème qui était radicalement noire, très rude. Les critiques étaient bonnes, très positives. En revanche tous les programmateurs nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas programmer un spectacle aussi sombre.

À ce moment-là, j’étais en train d’interviewer mes parents à titre personnel car ma mère était très malade. Après avoir coupé la caméra, j’ai demandé à mon père ce qu’il pensait de la crise des réfugiés et c’est là que j’ai compris qu’il fallait parler de nous, et dans ce nous, de soi. Et c’est dans ce soi que l’on met quelque chose. C’était une évidence et du coup le documentaire prenait son sens, tout se liait, et trouvait quelque chose de beaucoup plus humain.

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