Italie / Belgique (e.ritoux)

Un match au cœur des clichés

Quoi de mieux pour le spectateur qu’un match Italie – Belgique ! Bien installé dans son canapé, pizza et bière en main, supportant de fait ces deux pays footballistiquement au coude à coude. Notre coeur oscillant entre les actions d’Eden Hazard (Belgique), et le rempart qu’est depuis si longtemps Gianluigi Buffon (Italie).

Loin des clichés les plus tenaces (nul besoin d’être belge pour aimer la bière par Jupiler!) ces deux pays ont su développer plus ou moins bien une économie touristique basées sur ces divers et fort nombreux stéréotypes. Ou bien ces stéréotypes se seraient-ils emparés d’un certain “folklore local” ?

 

Ah la Belgique… ce beau petit pays, royaume de la bière et des frites. Comment oser y aller sans visiter quelques brasseries et abbayes ? Au passage pour votre prochain séjour dans le coin, n’hésitez surtout pas à vous rendre sur le site belgique-tourisme.be afin d’avoir une longue liste de choix brassés de visites et dégustations. Également disponible une liste de possibles visites chocolatées ! Vraies rencontres entre le touriste qui sait ce qu’il veux voir et l’entreprise qui ouvre ses portes pour le plus grand bonheur d’une clientèle venue d’ailleurs.

Mais entre moules frites et spaghettis bolo, parfois le chemin est court. D’un pays à l’autre les stéréotypes chavirent. Ainsi les italiens auraient une alimentation des plus équilibrées alternant pizza et carbonara. Étonnamment ce cliché reste très bien ancré, alors que Panzani, aux couleurs italiennes possède son siège social à Lyon. Ou quand on voit que les français consomment plus de pizzas que les italiens (soit 10 kg par personne et par an!). Qu’à cela ne tienne ! Installons-nous bien tranquillement par une douce après midi estivale sur les berges vénitiennes à regarder passer les gondoles, glace italienne en main. Glace qui comme son nom l’indique vient de l’Illinois. Décidément, peut-être qu’il faudrait internationaliser les clichés culinaires de ce charmant pays ; botte péninsulaire si connue pour son patrimoine historique et ses musées aux œuvres mondialement (re)connues. Une fois n’est pas coutume, les clichés sur l’Italie ne s’en inspirent pas ! L’italien de base reste supposément macho et relativement kitch malgré le romantisme certain associé à Venise. Ah, le délicieux paradoxe des stéréotypes !

Certes De Vinci, Michel-Ange, Raphael, le Colisée (……..), mais aussi Rubens, Magritte, van Eyck ou encore Pieter Brueghel, père et fils… La Belgique possède elle aussi un solide héritage artistique et culturel également mis sur le banc de touche par les as du cliché. Les installations culturelles et artistiques sont pour les touristes, comme s’il était impensable que le “peuple” s’y rende. Le regard critique voire un brin cynique des populations extérieures n’admet pas que la population low-cale puisse vouloir accéder à des activités culturelles dites “intellectuelles”. Si le Belge sortait le nez de son Lucky Luke, peut-être visiterait-il ses musées ?

 

Finalement, quel que soit le sujet stéréotypé, il l’est rarement à son avantage (c’est quand même plus rigolo). Et cela s’applique aussi bien aux nationalités, qu’aux professions (et je ne vous parle même pas des fonctionnaires… ), aux religions (“tous des terroristes”, c’est bien ça ?) ou au sexe (excusez-moi, je retourne de ce pas dans ma cuisine). Parlons des joueurs de football justement, est-ce un effet Ribéry (?), mais avouons que ces derniers ne sont pas spécialement réputés pour leur QI. J’imagine pourtant assez facilement (ou alors j’espère, tout simplement) qu’il y a également des joueurs ouverts d’esprit, capable de faire une phrase intelligible. On sait tous qu’il s’agit de clichés, que tout le monde n’y correspond pas, cela reste tout de même ancré en nous, inconsciemment.

Et si l’on décide justement de s’en affranchir il faudrait cependant veiller à ne pas passer à côté des bonnes choses sous prétexte qu’on refuse le cliché. Ce serait dommage de ne pas profiter d’être en Belgique pour goûter à leurs frites (ou de quitter l’Italie avant d’avoir aperçu la moindre part de pizza), sous prétexte que ce ne sont que des stéréotypes. Les clichés sont comme la bière : à consommer avec modération, sinon carton rouge assuré.

 

Pour finir sur un prognostic sur l’issue du match, je dirais que l’Italie gagnera. Mafia oblige.

Islande / Autriche (m.prigent)

 notrepremiererencontre

 

Nous sommes le 14 juin 1989, à Reykjavik, capitale de notre premier personnage : L’Islande. Terre de glace insaisissable, isolée de ses confrères européens. Cette Beauté du nord perdue dans le large océan atlantique allait pour la toute première fois, rencontrer notre deuxième personnage la terre natale de Mozart, l’aventurier alpin : l’Autriche.
Pour cette première, elle revêtit un simple lopapeysa. Chandail typique, tricoté main avec la douce laine d’agneau, qui se distinguait par son large cercle décoratif au niveau du cou. Tenue décontractée qui reflétait une inébranlable confiance en soi, trait caractéristique pour tout ancien viking qui se respect. Sirotant un Reyka au comptoir, et portée par l’énivrante musique du groupe « the Sugarcubes », elle ne fit guère attention au montagnard tyrolien qui venait d’entrer à son tour sur le terrain.
Le rendez-vous était fixé à 18h30 au Lebowski Bar. Alors soit, c’était un peu tard pour dîner pour notre deuxième protagoniste, habitué à manger à 17h, mais ça lui rappelait le pays, où finalement il n’y avait pas réellement d’heure pour manger. Puis après avoir parcouru tout le pays en voiture faute de train (aucun train en Islande), il ne rêvait que d’une chose c’était d’un bon Wiener Schnitzel. La plus connue des escalopes de veau panées ! Souvent servie avec des pommes de terre persillées et sauce aux airelles bien meilleurs que leur sneioar* islandais qu’on lui avait servi un peu plus tôt dans la journée.
 Essayant d’oublier son ventre vide, il observait les paysages qui défilaient le long des routes sinueuses. Ils n’étaient pas si différent de son Tyrol natal. Paysages montagneux, vallonnés, reflet d’une nature préservée. Il imaginait facilement les chalets en bois, perdu dans les montagnes autrichiennes, couvert de neige,et d’où s’échappe la fumée d’un doux foyer. Ici les vaches dans les vastes verdoyants alpages sont remplacées par des moutons broutant dans des landes désertes, les bouquetins par des rennes, et la marmotte par le phoque. Pour ce premier rendez-vous, il avait mis à l’honneur sa région en portant le fameux lederhose. Très pratique pour arpenter les sentiers montagneux sous le soleil, mais beaucoup moins pour affronter la pluie qui subissait depuis quelques jours. Ce n’était pas les 2 heures de décalage horaire qui l’avait le plus surpris mais plutôt les 10 degrés de moins à la sortie de l’aéroport.
En remerciant le taxi par un pourboire, il aperçut le bar qui se distinguait facilement par la pancarte sur la porte : « if you are racist, sexist, homophobic or an asshole … don’t come in. ». Pas étonnant dans un pays qui ne connaît pas de division de classe et qui prône l’égalité et la tolérance, valeurs qu’il partageait dans l’ensemble. A son entrée dans le bar, il reconnut de suite celle qui allait être sa compagne/rivale dans les prochaines années à venir.
Leur rencontre fût formelle, elle lui serra la main comme à l’accoutumé et lui dit bonjour suivi d’un Gruss Gott. Ces deux mots intriguant suffirent à donner le coup de sifflet de cette première rencontre. Elle, adepte du luthéranisme ne fut que surprise par l’importance de la religion en l’Autriche. En effet, l’église catholique autrichienne est une force idéologique et économique de première importance, et fut longtemps un bastion pour la préservation de la foi. Il y a un respect intensif des pratiques religieuses comme saluer au nom de Dieu (Gruss Gott), les messes dominicales ou les pèlerinages dans les innombrables abbayes. Abbayes qui chez l’Islande, possèdent des architectures toutes particulières. On en retrouve sous forme de tipis, de montagnes ou encore d’orgues basaltiques qui font plus penser à des pliages d’origamis qu’à un quelconque lieu de culte. Un premier fait atypique qui désorienta de peu l’Autriche mais pas autant que ce qui allait suivre. Le sujet devenant houleux, il décida de détendre l’atmosphère en lui parlant d’un article qu’il avait lu en arrivant. Il faisait mention de la construction d’une route qui avaient été déviée afin de contourner une colline où soit disant vivaient des elfes. Il fut pris d’un fou rire à la mention du mot ‘elfe’, mais fut vite stoppé quand il vit l’Islande sur la défensive. Ce n’était pas un sujet à prendre à la légère, quand on sait qu’un islandais sur deux croie à l’existence du huldufólk ( le peuple caché ). Certain, dise même les voir ou leur parler et nombreux sont les jardins islandais qui possèdent quelques pierres entassées dans un coin sauvage destinés aux elfes. Quand on construit une nouvelle maison, la tradition veut qu’on réserve une petite place aux esprits qui habitaient les lieux auparavant afin de rester en bons termes avec eux et s’assurer de leur bienveillance. L’Autriche venait d’être mis sur la touche et l’Islande décidait de passer en attaque. Ses traditions et ses croyances étaient peut être peu conventionnelles, mais elles reflétaient une identité marquée, propre et une grande ouverture d’esprit, ce qu’elle reprocha fortement à l’Autriche. Il est vrai qu’avec les profonds changements géopolitiques au cours de l’histoire et de ses nombreux pays frontaliers, il était difficile de discerné une culture uniquement autrichienne. On y parle l’allemand, mais on y reconnaît aussi le croate, le hongrois et le slovène. Même sa cuisine nationale reflète l’histoire de sa politique avec ses plats tchèques ou encore hongrois. Le faite d’être le pays européen au sein duquel l’extrême droite obtient l’audience la plus importante, n’en fait pas pour autant un pays non tolérant. Sa capitale Vienne est connue pour son engagement pour la cause gay et dans un futur proche (2016), l’Autriche permettra l’adoption pour les couples homosexuels alors que beaucoup de pays européen ne le permettront pas. L’Autriche ne se démonta pas et trouvait drôle qu’un pays qui revendique autant la liberté et la tolérance, ne laisse même pas les parents décider des prénoms de leurs propres enfants. L’Islande ne sût que répondre. Elle était très attachée à sa culture et à sa langue, à tel point que le prénom d’un enfant doit figurer dans une liste de prénoms officielle. Les noms se composent du prénom du père ou de la mère suivis du suffixe ‘son’ pour les garçons et ‘dóttir’ pour les filles.
S’en suivit une lutte acharnée et désordonnée, critiquant les chants tyroliens ridicules de l’un et la stupide interdiction de la bière de l’autre. Ils furent interrompus par le barman qui leur fit signe que le bar allait fermer.
Un silence se fit, et chacun comprit que cette conversation avait tourné au ridicule et les arguments qui, au départ étaient pertinents, n’étaient devenus qu’un ramassis de clichés. Ils rirent. Malgré leurs différences, ils restaient pas moins très semblables et chacune de leurs particularités les rendaient uniques et attachants. Match nul.
Ils décidèrent de se quitter amicalement, et en marque de politesse, l’Autriche fit un geste de courtoisie qui sans le savoir allait marquer le début des hostilités. Il venait de remettre en question des années de luttes et une des premières fiertés de l’Islande. Elle était l’une des premières à avoir donné le droit de vote aux femmes (1908) et la première au monde à élire démocratiquement une femme à sa présidence (1980). Depuis des décennies, elle prônait l’égalité des sexes et condamnait toute attitude machiste et l’Autriche venait de lui tenir la porte.

 

*sneioar : gigot d’agneau tranché avec l’os mariné.
*La Lederhose : une culotte courte traditionnelle à pont s’arrêtant au-dessus des genou

Turquie / Croatie : une histoire aux portes de l’Europe (V. Delannoy)

Aujourd’hui, la Turquie est prête. Debout, solide et en pleine forme. Elle regarde le premier de ses adversaires, tout en restant consciente de ses vrais objectifs. Car la Croatie est aujourd’hui au football ce qu’elle était au XVIe siècle à la guerre : une magnifique petite porte vers l’Europe.

On prendra pourtant soin de noter que les murs Balkans tiennent mieux les ballons que les tirs de canons. Car si les croates s’en sont déjà vaillamment sortis avec une victoire et deux nuls sur trois rencontres avec les turcs ces dernières années, leurs échanges sur le champs de bataille se soldaient plutôt pour un 7-1 en faveur de l’Empire ottoman.

Il faut aussi dire que lorsque Soliman Le Magnifique affrontait ses voisins croates (qui faisaient alors techniquement partie de la Hongrie), il se donnait les moyens de ses ambitions. Avec 100 000 joueurs sur le terrain, armés de fusils et autres canons géants, le sultan ottoman n’entendait pas s’arrêter aux qualifications. Il avait tout au contraire la ferme intention de réussir là où ses prédécesseurs avaient échoués : arriver jusqu’en demi-finale ! Ou, à défaut, mettre un pied solide jusqu’en Europe centrale, à une époque où les guerres d’expansion étaient encore monnaie courante.

Pour cela, Soliman devait entre autres s’emparer des Balkans. Aussi en 1526 rencontra t-il Louis II, roi de Hongrie et de Croatie, lors de la bataille de Mohács. Face à la cavalerie lourde de ses adversaires (les chevaliers étaient, dit-on, des joueurs particulièrement efficaces lors des échanges de contact), Soliman décida de dégarnir le centre de ses rangs et de se placer lui-même en évidence. L’objectif était ainsi d’inciter ses ennemis à s’y engouffrer, comme autant d’Ibrahimovićs à portée de but. Et les chevaliers de Louis II n’en demandèrent pas plus pour charger. L’artillerie et les troupes ottomanes se refermèrent alors sur eux, aussi impitoyablement que des allemands en finale de coupe du monde, version 2014. Dès lors, l’armée de Louis II est mise en déroute, et lui même se noie en fuyant à travers les marais proches. Pas de fair-play sur le champ de bataille.

Carte des conquêtes ottomanes

Dès lors, l’empire ottoman est aux portes de l’Europe – de l’Europe centrale, rappelons-le, car il contrôle déjà tout ce qui se trouve avant depuis un petit siècle. Désormais au contact direct de plusieurs grandes puissances européennes de l’époque (telles que Venise ou le Saint-Empire romain germanique), une dernière phase de qualification l’attend. Et cette ultime étape porte le nom d’une ville : Vienne, dernière place forte sur le chemin de Soliman vers l’Euro édition XVIe siècle. Mais ce sera ici la fin de l’aventure pour les ottomans, qui se retirèrent de la compétition, incapables de percer la défense viennoise. Et si les sultans ottomans continueront d’avoir des vues sur Vienne jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, ils ne parviendront néanmoins jamais à s’en emparer – on saluera toutefois une belle tentative en 1683.

Puis, se produisit ce qui devait se produire. La terreur de tous les grands empires : une lente, douloureuse et pourtant inéluctable dislocation. Jusqu’à la disparition de l’Empire ottoman en 1923, et par la même occasion sa renaissance sous sa forme moderne : la Turquie. Que les croates affrontent donc aujourd’hui à grands coups de ballons ronds, très certainement décidés à laver l’affront subi à Mohács il y a tout juste 397 ans.

Mais les relations entre la Turquie et l’Europe ne se limitent pas qu’à des échanges de tirs – que les projectiles soient de cuir ou d’acier. Au fil des siècles, les rapports ont aussi bien été militaires que culturels ou économiques. Et au delà de la question de l’appartenance ou non de la Turquie à l’Europe d’un point de vue géographique, il est difficile de nier l’influence mutuelle et les connexions fortes qui n’ont cessé de la lier aux états du vieux continent : de l’Empire byzantin à l’Empire ottoman et à la Turquie moderne, la région s’est définitivement tournée autant vers ses voisins européens que moyen-orientaux. Et la volonté de connexion avec l’Europe n’a fait que se renforcer au cours de l’histoire récente, jusqu’à nos jours.

Les différentes parties seront tout particulièrement heureuses d’avoir troqué leurs canons pour des accords de libre-échange, et des actes de rapprochement politique. En 1959, la Turquie présente en particulier une demande d’association (et non pas d’adhésion) à la Communauté Économique Européenne, un an et demi seulement après la création de l’organisme international. La démarche aboutira quelques années plus tard, dans une perspective déclarée de faciliter une adhésion ultérieure, en bonne et due forme, à la Communauté. Ces démarches se poursuivront jusqu’à aujourd’hui, avec désormais une Turquie non plus candidate auprès de la CEE mais auprès de sa forme contemporaine qu’est l’Union Européenne.

Mais, aujourd’hui, la question d’une adhésion de la Turquie à l’UE est complexe. L’opinion publique, tout d’abord, est partagée. Côté UE, on se confronte à un climat tendu lorsqu’il est question des rapports avec le Moyen-Orient, sur fond d’une peur de l’Islam et de l’immigration par une partie de la population. La perspective d’une adhésion de la Turquie tend à exciter ces craintes. Côté Turquie, l’opinion publique apparaît également divisée : si pour certains, la perspective d’une adhésion à l’UE représenterait une garantie d’un état davantage porté sur les droits et les libertés, les électeurs du parti au pouvoir (AKP), conservateur et tourné vers la religion, tendent à être largement plus détachés de la question.

A la tête des états, les intérêts divergent également. Historiquement d’abord, l’UE a un intérêt économique à se rapprocher de la Turquie, immense marché de près de 80 millions de consommateurs. Plus récemment, c’est aussi le conflit syrien et la crise migratoire qui incitent les états européens à négocier activement avec le gouvernement turc, carrefour migratoire et puissance régionale majeure du Moyen-Orient. Mais la question d’une adhésion de la Turquie à l’UE reste un sujet sensible pour de nombreux dirigeants, désireux entre autres de ne pas s’attirer les foudres d’une partie de l’opinion publique, et de leur électorat. Quand au président turc, si une adhésion à l’UE offrirait un intérêt économique pour le pays, elle représenterait également une entrave politique pour lui, qui restreint activement la presse et émiette chaque jour davantage la séparation des pouvoirs au sein du pays. Il avait ainsi annoncé, en 2012, que si la Turquie n’obtenait pas le statut de membre d’ici 2023, le pays retirerait sa candidature.

Mais après des siècles de conflits et de rapprochements turco-européens, mettons cette problématique de côté un instant, et intéressons nous à ce qui importe vraiment : aujourd’hui c’est Turquie-Croatie. Alors choisissez rapidement votre équipe, Louis II et Soliman ont déjà la leur.