À l’âge de l’anthropocène, c’est aux humains qu’il revient d’assumer cette tâche de recomposition, en assemblant, en couplant de l’humain et du non-humain. Non seulement le non-humain d’avant, végétal et animal. Mais également le non-humain produit par l’homme : objets techniques, artefacts. Cette responsabilité ne peut être exercée par des ingénieurs-technocrates, mais requiert l’engagement inventif de tous, une démocratie elle-même vivante. De quoi redéfinir la politique : non plus comme pouvoir sur, mais comme puissance ensemble, puissance d’un commun qui ne comprend pas seulement les hommes. Notre commun, en somme, c’est la Terre. Nous existons Terriens.
* Paul Blanquart est l’auteur notamment d’Une histoire de la ville. Pour repenser la société (1998), La Découverte-poche, 2015. Ce texte a été publié dans le n° 549 des Cahiers de l’atelier (avril-juin 2016).