Les migrants climatiques en attente de justice
De même que la meilleure réponse à ce qui engendre les migrations climatiques impliquent d’en passer par une autre notion de la propriété des ressources et des richesses économiques, selon une notion actualisée des communs, de même la meilleure manière de préparer une société à accueillir les migrants nécessitent de transformer les droits de propriété sur la légitimité des savoirs et d’organiser d’autres manières de regarder et d’apprendre le monde, en transformant les institutions qui se chargent de ces enseignements, via « l’intensification de nos manières d’habiter, et de faire habiter des espaces institutionnels sensibles, de notre vigilance face aux mécanismes d’exclusion (qui peuvent exiger la désobéissance administrative), et de notre attention à l’espace réel qu’occupe l’institution vivante. » (p.63) Travailler sur ce qui construit les cultures, les esprits, les sensibilités restent toujours un bon moyen d’améliorer la barbarie ambiante à condition de transformer aussi les institutions qui décident de l’usage à faire des cultures, connaissances et sensibilités.
- Pierre Hemptinne est directeur de la médiation culturelle à PointCulture et administrateur de Culture & Démocratie.
- Illustration / Céline De Vos – Attente sur maison-banc