Irlande / Suède (m.roche)

De l’Irlande à la suède : Une journée dans une vie

L’Euro 2016 c’est l’occasion de réunir des milliers de personnes venant d’une multitude de pays. 24 nations et tout autant de cultures. Passons une journée en Suède puis envolons nous jusqu’en Irlande pour découvrir les rîtes et traditions de ces deux pays européens.

Alors que le jour est levé depuis longtemps, les suédois se sont réunis en famille pour profiter d’un petit déjeuner salé et copieux à base de pain complet, jambon, fromage et accompagné de crudités. Mais ne soyez pas surpris si on vous propose du porridge à la cannelle ou même des tartines de pâté !

1600 km plus loin, on déguste le conséquent « Irish breakfast ». Aussi important qu’en Suède, le petit déjeuner irlandais mélange œuf, bacon, saucisse et haricots. Sans oublier la mythique tasse de thé, indispensable à la survie dans ce pays.

De retour au pays du « lagom » , un mot inexistant en France qu’on pourrait tenter de traduire par « la juste mesure » ou encore « ni trop, ni trop peu ». C’est réellement une philosophie de vie qui régit le quotidien des suédois.
Il y a un temps pour tout : un temps pour le travail, un temps pour les loisirs, un temps pour les vacances … Et même un temps pour faire la fête ! En effet les soirées et même les fast-food sont proscrits en dehors du vendredi et du samedi.

Mais si il y a bien une chose pour laquelle les suédois sont prêts à casser tous les codes, c’est le café. Parmi les plus gros consommateurs du monde, ils se retrouvent au bureau ou entre amis pour la « Fika », pause sacrée regroupant boissons chaudes, gourmandises et interactions sociales.

Quand vient l’heure du déjeuner, aucun des deux pays n’est très gourmand, seulement un petit en-cas afin de tenir jusqu’au dîner.

Pendant que les adultes travaillent, les enfants étudient. En Irlande, le système scolaire est proche du nôtre, il est composé de 3 cycles avant l’université : Primary School, Secondary Education et Senior Cycle. À l’instar de la France il y a un examen à la fin du 2ème cycle pour passer en 3eme cycle et un autre à la fin du dernier cycle qui donne le droit d’accéder à l’université.

Plus au nord, chez les suédois, l’organisation se fait différemment : tous les enfants jusqu’à leurs 16 ans étudient un tronc commun à l’École de Base puis choisissent parmi 23 spécialités qu’ils étudieront pendant 2 ans au Gymnasium. Là-bas pas d’examen final et pas de notes : seulement des appréciations (admis, bien, très bien).

Aux environs de 17-18h, vient l’heure du dîner. Les irlandais s’attablent devant le traditionnel ragoût dénommé « Irish Stew » ; à base d’agneau, de pommes de terre, carottes et oignons, il est généralement servi avec une bière voire une sauce à la bière.

En Suède, le poisson est un met courant mais la cuisine ne se limite pas qu’à ça. On mange également beaucoup de plats à base de pommes de terre et de gibiers (notamment l’élan qu’on trouve en masse dans les forêts du nord). Difficile de passer à côté des célèbres boulettes de viande « Köttbullar » ou encore le « surströmming », spécialité locale à base de harengs fermentés. Passé l’odeur, le goût est exquis, paraît-il …

La soirée arrive, tandis que les suédois restent paisiblement chez eux, l’agitation est à son comble chez les irlandais : C’est l’heure du pub ! Véritable institution, les locaux se réunissent autour d’un verre accompagné de musique celtique traditionnelle (il arrive même que des groupes viennent jouer en live).
Au menu, de la bière ! Boisson iconique de l’Irlande, que ce soit une Guisness ou une Murphy’s, tout le monde y passe. Et ne pensez pas rester tout seul à votre table : les irlandais sont connus pour leur prénoms imprononçables leur hospitalité et leur convivialité.
Aussi, il n’est pas rare de regarder un match de Gaelic football (sport national qui mélange foot, rugby et handball) sur de grands écrans installés dans le pub.

Mais revenons en terre nordique. Là-bas, le respect est une notion très importante, en particulier lorsqu’il s’agit de la planète. En effet les suédois sont très attachés aux concepts d’écologie et de développement durable. Les habitants ont pris des habitudes quotidiennes afin de protéger la planète comme par exemple se déplacer à pied ou à vélo le plus souvent possible ou encore trier minutieusement ses déchets. On peut même visiter un écoquartier au sud-est de Stockholm. Et puisqu’ils ne font pas les choses à moitié il existe même une loi qui prône le droit d’accès à la nature, appelé « Allemansrätten » .

La fin de la journée arrive et avec ça, le résultat du match. Si les mentalités et le système scolaire diffèrent bien, on retrouve tout de même des similitudes quant aux repas et la gastronomie. A vous donc, de décider qui remportera cette manche.

Belgique / Italie (m.mersch)

 

Après seize ans d’absence, la Belgique participe de nouveau au championnat d’Europe de football. Sa dernière participation datait de 2000 et fut un échec. Ce silence est notamment dû à sa défaite à domicile face à l’Italie. Pour marquer leur retour, les Diables Rouges devront tout d’abord affronter l’équipe italienne le 13 juin 2016 au Stade des Lumières à Lyon.

 

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Des gastronomies renommées

Malgré les fortes appréhensions qui peuvent se faire ressentir, les Belges espèrent bien se venger. Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid ou plutôt qui se boit comme une bière. D’ailleurs, nos voisins en sont les plus gros consommateurs au monde. Mais la cuisine belge ne se résume pas seulement à cette boisson. Les Belges aiment manger, et surtout bien manger, c’est pourquoi leurs plats sont très variés. Il est difficile d’aller en Belgique sans échapper aux célèbres moules-frites dont il existe une trentaine de variétés ! L’Italie est elle aussi connue pour sa cuisine très riche. Les pâtes et la pizza sont en quelque sorte les symboles de l’Italie. Le plat sera accompagné de fromages comme le parmesan, la mozzarella, le gorgonzola, la ricotta ou le mascarpone. Leur diversité est si grande que cela est presque impossible de tous les énumérer. En ce qui concerne les plats plus sucrés, il est impensable de repartir du pays de la gaufre sans goûter à cette spécialité, que ce soit celle de Bruxelles ou de Liège, ou même à son chocolat et son spéculoos. En Italie, il est inconcevable de finir son repas sans résister au tiramisu ou à une glace, sans oublier le café.

 

Choisir entre les livres ou les ballons

Même si la Belgique et l’Italie ont quelques conflits sur le terrain, les deux pays s’accorderont sur la réussite de l’autre en cuisine. Leur niveau est assez difficile à comparer et dépend des goûts de chacun. Cependant, on ne peut pas forcément tirer les mêmes conclusions en ce qui concerne leur système éducatif. En effet, la Belgique arrive avant l’Italie dans le classement du niveau scolaire mondial. Les Belges sont plus à l’aise avec les livres que leurs adversaires. Néanmoins, cette avance ne leur sera pas vraiment utile pour leur match car nous savons tous que les Italiens sont de grands sportifs. Et il est évident que nos amis belges ne diront pas le contraire ! C’est même à se demander si les Italiens n’ont pas inventé le football tellement ils sont doués. On a d’ailleurs l’impression que ces deux pays illustrent la pensée que nous avions tous pendant nos études : difficile d’être bon en sport et en classe. Après tout, on ne peut pas être bon partout. Autant choisir sa spécialité pour mieux s’y consacrer.

 

Etre belge ou italien

Le niveau scolaire ou sportif d’un enfant dépend de son pays. Cependant, les écoles des démocraties ont toutes le même but : préparer au mieux leurs élèves à la vie adulte. En plus d’apprendre les faits nécessaires pour leur vie professionnelle, ils prennent conscience du comportement à avoir en société. Néanmoins, chaque pays a des valeurs qui lui tiennent plus à cœur. Nos amis belges et italiens n’ont pas la même personnalité ! Si vous avez un jour l’occasion d’aller dans le pays de la bière, vous remarquerez que nos voisins sont de bons hôtes et de bons vivants, tout comme les Italiens d’ailleurs. Ils sont modestes, modérés et solidaires. Ce sont aussi de grands pacifistes : on connaît tous le célèbre « compromis à la belge ». En revanche, nos amis du Sud sont plutôt expansifs et ont tendance à parler assez fort. Si les caractères des Belges et des Italiens s’opposent, la famille est une valeur essentielle pour chacun des pays. Cependant, si l’on se demande où celle-ci est prédominante, le vainqueur du match sera sans hésiter l’Italie. Le préjugé de la « mamma » proche de ses enfants est bien réel. Ce mythe perdure de génération en génération. Plus un enfant quitte tard la maison, plus ses parents sont heureux. Les liens entre les membres d’une famille italienne sont plus forts que dans n’importe quel autre pays d’Europe occidentale.

 

Un héritage et une culture propres à chacun

Si la famille est une valeur si prédominante en Italie, cela est sûrement dû à la place qu’occupe la religion dans ce pays. L’influence de l’Eglise catholique romaine reste sensible sur la structure familiale. Beaucoup d’Italiens sont croyants alors que les Belges sont de moins en moins pratiquants, même si la majorité d’entre eux est catholique. Les deux pays garantissent à leurs habitants la liberté de conscience et de culte mais il est difficile de parler de l’Italie sans évoquer le Vatican ou le pape.

Les artistes italiens et belges ont contribué à l’évolution de l’art dans le monde. Les sculpteurs, peintres et architectes italiens de la Renaissance comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, Botticelli, Donatello ou Giorgione ont directement influencé leur époque et ont laissé des œuvres d’une splendeur rarement égalée. Les peintres belges, comme Van Eyck, Rubens ou Magritte ont fait parler d’eux à différentes périodes. La Belgique est aussi renommée dans le monde de la bande dessinée. Nous connaissons tous Tintin, Spirou, Boule et Bill et Le Chat. Mais saviez-vous que leurs auteurs ont un point en commun ? Ils sont tous les quatre belges ! N’oublions pas aussi les chanteurs belges bien connus de tous comme Lara Fabian, Maurane, Axelle Red, Annie Cordy et sans oublier Jacques Brel. Les Italiens sont plus célèbres pour leurs compositeurs de musique classique comme Puccini, Rossini, Verdi, Scarlatti, Galuppi, Paganini ou Vivaldi et encore de nos jours avec Ennio Morricone. De plus, certains réalisateurs italiens ont même fait de la concurrence à Hollywood. Les films de Bertollucci, Roberto Benigni, Frederico Fellini, Ettore Scola et, bien sûr, Sergio Leone font partie des classiques du septième art.

 

Le mode de vie d’un Belge ou d’un Italien est très différent. Et au vue des spécialités de chaque pays, je trouve qu’il est difficile de choisir qui est le meilleur. En attendant, il sera intéressant de regarder le match Belgique – Italie pour savoir si les Italiens sont toujours imbattables. Allez, bon match quand même, et que le « meilleur » gagne.

 

Islande / Autriche (m.prigent)

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Nous sommes le 14 juin 1989, à Reykjavik, capitale de notre premier personnage : L’Islande. Terre de glace insaisissable, isolée de ses confrères européens. Cette Beauté du nord perdue dans le large océan atlantique allait pour la toute première fois, rencontrer notre deuxième personnage la terre natale de Mozart, l’aventurier alpin : l’Autriche.
Pour cette première, elle revêtit un simple lopapeysa. Chandail typique, tricoté main avec la douce laine d’agneau, qui se distinguait par son large cercle décoratif au niveau du cou. Tenue décontractée qui reflétait une inébranlable confiance en soi, trait caractéristique pour tout ancien viking qui se respect. Sirotant un Reyka au comptoir, et portée par l’énivrante musique du groupe « the Sugarcubes », elle ne fit guère attention au montagnard tyrolien qui venait d’entrer à son tour sur le terrain.
Le rendez-vous était fixé à 18h30 au Lebowski Bar. Alors soit, c’était un peu tard pour dîner pour notre deuxième protagoniste, habitué à manger à 17h, mais ça lui rappelait le pays, où finalement il n’y avait pas réellement d’heure pour manger. Puis après avoir parcouru tout le pays en voiture faute de train (aucun train en Islande), il ne rêvait que d’une chose c’était d’un bon Wiener Schnitzel. La plus connue des escalopes de veau panées ! Souvent servie avec des pommes de terre persillées et sauce aux airelles bien meilleurs que leur sneioar* islandais qu’on lui avait servi un peu plus tôt dans la journée.
 Essayant d’oublier son ventre vide, il observait les paysages qui défilaient le long des routes sinueuses. Ils n’étaient pas si différent de son Tyrol natal. Paysages montagneux, vallonnés, reflet d’une nature préservée. Il imaginait facilement les chalets en bois, perdu dans les montagnes autrichiennes, couvert de neige,et d’où s’échappe la fumée d’un doux foyer. Ici les vaches dans les vastes verdoyants alpages sont remplacées par des moutons broutant dans des landes désertes, les bouquetins par des rennes, et la marmotte par le phoque. Pour ce premier rendez-vous, il avait mis à l’honneur sa région en portant le fameux lederhose. Très pratique pour arpenter les sentiers montagneux sous le soleil, mais beaucoup moins pour affronter la pluie qui subissait depuis quelques jours. Ce n’était pas les 2 heures de décalage horaire qui l’avait le plus surpris mais plutôt les 10 degrés de moins à la sortie de l’aéroport.
En remerciant le taxi par un pourboire, il aperçut le bar qui se distinguait facilement par la pancarte sur la porte : « if you are racist, sexist, homophobic or an asshole … don’t come in. ». Pas étonnant dans un pays qui ne connaît pas de division de classe et qui prône l’égalité et la tolérance, valeurs qu’il partageait dans l’ensemble. A son entrée dans le bar, il reconnut de suite celle qui allait être sa compagne/rivale dans les prochaines années à venir.
Leur rencontre fût formelle, elle lui serra la main comme à l’accoutumé et lui dit bonjour suivi d’un Gruss Gott. Ces deux mots intriguant suffirent à donner le coup de sifflet de cette première rencontre. Elle, adepte du luthéranisme ne fut que surprise par l’importance de la religion en l’Autriche. En effet, l’église catholique autrichienne est une force idéologique et économique de première importance, et fut longtemps un bastion pour la préservation de la foi. Il y a un respect intensif des pratiques religieuses comme saluer au nom de Dieu (Gruss Gott), les messes dominicales ou les pèlerinages dans les innombrables abbayes. Abbayes qui chez l’Islande, possèdent des architectures toutes particulières. On en retrouve sous forme de tipis, de montagnes ou encore d’orgues basaltiques qui font plus penser à des pliages d’origamis qu’à un quelconque lieu de culte. Un premier fait atypique qui désorienta de peu l’Autriche mais pas autant que ce qui allait suivre. Le sujet devenant houleux, il décida de détendre l’atmosphère en lui parlant d’un article qu’il avait lu en arrivant. Il faisait mention de la construction d’une route qui avaient été déviée afin de contourner une colline où soit disant vivaient des elfes. Il fut pris d’un fou rire à la mention du mot ‘elfe’, mais fut vite stoppé quand il vit l’Islande sur la défensive. Ce n’était pas un sujet à prendre à la légère, quand on sait qu’un islandais sur deux croie à l’existence du huldufólk ( le peuple caché ). Certain, dise même les voir ou leur parler et nombreux sont les jardins islandais qui possèdent quelques pierres entassées dans un coin sauvage destinés aux elfes. Quand on construit une nouvelle maison, la tradition veut qu’on réserve une petite place aux esprits qui habitaient les lieux auparavant afin de rester en bons termes avec eux et s’assurer de leur bienveillance. L’Autriche venait d’être mis sur la touche et l’Islande décidait de passer en attaque. Ses traditions et ses croyances étaient peut être peu conventionnelles, mais elles reflétaient une identité marquée, propre et une grande ouverture d’esprit, ce qu’elle reprocha fortement à l’Autriche. Il est vrai qu’avec les profonds changements géopolitiques au cours de l’histoire et de ses nombreux pays frontaliers, il était difficile de discerné une culture uniquement autrichienne. On y parle l’allemand, mais on y reconnaît aussi le croate, le hongrois et le slovène. Même sa cuisine nationale reflète l’histoire de sa politique avec ses plats tchèques ou encore hongrois. Le faite d’être le pays européen au sein duquel l’extrême droite obtient l’audience la plus importante, n’en fait pas pour autant un pays non tolérant. Sa capitale Vienne est connue pour son engagement pour la cause gay et dans un futur proche (2016), l’Autriche permettra l’adoption pour les couples homosexuels alors que beaucoup de pays européen ne le permettront pas. L’Autriche ne se démonta pas et trouvait drôle qu’un pays qui revendique autant la liberté et la tolérance, ne laisse même pas les parents décider des prénoms de leurs propres enfants. L’Islande ne sût que répondre. Elle était très attachée à sa culture et à sa langue, à tel point que le prénom d’un enfant doit figurer dans une liste de prénoms officielle. Les noms se composent du prénom du père ou de la mère suivis du suffixe ‘son’ pour les garçons et ‘dóttir’ pour les filles.
S’en suivit une lutte acharnée et désordonnée, critiquant les chants tyroliens ridicules de l’un et la stupide interdiction de la bière de l’autre. Ils furent interrompus par le barman qui leur fit signe que le bar allait fermer.
Un silence se fit, et chacun comprit que cette conversation avait tourné au ridicule et les arguments qui, au départ étaient pertinents, n’étaient devenus qu’un ramassis de clichés. Ils rirent. Malgré leurs différences, ils restaient pas moins très semblables et chacune de leurs particularités les rendaient uniques et attachants. Match nul.
Ils décidèrent de se quitter amicalement, et en marque de politesse, l’Autriche fit un geste de courtoisie qui sans le savoir allait marquer le début des hostilités. Il venait de remettre en question des années de luttes et une des premières fiertés de l’Islande. Elle était l’une des premières à avoir donné le droit de vote aux femmes (1908) et la première au monde à élire démocratiquement une femme à sa présidence (1980). Depuis des décennies, elle prônait l’égalité des sexes et condamnait toute attitude machiste et l’Autriche venait de lui tenir la porte.

 

*sneioar : gigot d’agneau tranché avec l’os mariné.
*La Lederhose : une culotte courte traditionnelle à pont s’arrêtant au-dessus des genou

Angleterre / Russie (S. Salton)

Lorsque le thé rencontre la vodka

Deux des pays les moins européens de l’Euro 2016 se confronteront le samedi 11 juin au stade Vélodrome de Marseille. Les compteurs sont remis à zéro après les éliminatoires de 2008, lorsque la Russie avait évincé l’Angleterre aux portes de ce dernier. Avant de se confronter sur le terrain, comparons ces pays que tout oppose dans un match sans pitié. Style de vie, cuisine, éducation : tout sera analysé pour les départager. Mais d’abord mettons fin aux clichés !

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(source : Real Russia, chaine Youtube)

Car “Il ne faut pas brûler la peau de l’ours avant de l’avoir vendue.” comme l’aurait dit Abdeslam Ouaddou après la victoire de Rennes face à Auxerre en 2005. Les stéréotypes ne manquent pas lorsque l’on parle des anglais ou des russes : quand l’un raconte une blague satirique autour d’une tasse de thé, l’autre, espion surentraîné, offre à son enfant de 8 ans sa première kalachnikov. Deux pays avec des caractères bien différents, certes, mais peut-être pas aussi caricaturaux.

1ère mi-temps : vie sociale

Dès le début du match, la Russie se démarque de façon inattendue. Citoyens hostiles aux premiers abords, les russes sont perçus pour ce qui ne les qualifie pas. Ils sont dévoués et donnent sans compter. Vivre en Russie n’est pas facile. La crise du Rouble de 2014 a appauvri le pays et il est difficile de s’y loger. Désormais, il n’est pas rare de trouver plusieurs générations sous un même toit. Et pourtant, malgré ces conditions, accueillir un ami ne leur posera aucun souci. Pour eux, la place de la famille est importante, et la grand-mère « Babouchka » en est le pilier central. Tout tourne autour des enfants, les mères seraient qualifiées de « mères poules » en France.

L’Angleterre opte pour une approche plus défensive car il est difficile d’entrer dans leur cercle privé. De nature réservée, Il est rare d’inviter un ami à boire un verre et encore moins de l’inviter chez soi. Aux week-ends, ils privilégient la famille aux amis. Les anglais restent très accueillants et sont réputés pour leur grande politesse et leur optimisme. Le cliché de l’humour anglais peut se confirmer mais après tout, on apprécie tous un peu « Monty Python ».

Mi-temps : Traditions insolites

C’est l’heure de récupérer, de se détendre, un peu de légèreté et regardons lequel de ces deux pays a les traditions/coutumes les plus … étranges.

On ne peut échapper au cliché russe et à la traditionnelle Vodka. Car boire est devenu un rituel ! Ici on ne casse pas les verres mais on les boit. La Vodka se boit congelée et interdiction de reposer son verre à moitié rempli sur la table : c’est cul-sec ou rien. Quant à la bouteille, si elle est vide sa place n’est plus la bienvenue à table, elle se repose à sa place la plus utile, par terre. Concernant les coutumes à adopter, la tradition veut qu’il ne faut jamais venir les mains vides lorsque l’on est invité. Ces politesses mises à part, il reste quelques rites pour le moins insolites à citer. Avant de faire un long voyage en voiture il n’est pas rare que des proches s’asseyent sur la route durant quelques secondes dans le but de porter chance au voyageur.

De plus, il ne faut jamais siffler dans une maison, cela signifie que le foyer n’aura jamais de rentrée d’argent. Oui étrange, mais à côté de l’Angleterre et notamment avec ses rituels royaux, les russes sont de petits joueurs !

Barack Obama en a fait les frais en 2011. Inviter à diner au côté de la Reine, il continua son discours pendant le God Save The Queen, ce fut perçu comme irrespectueux. Les traditions royales sont nombreuses et les histoires qui les entourent le sont également. Une des plus étranges serait celle des 6 corbeaux. « Si les corbeaux s’en vont, la Couronne tombera, et l’Angleterre avec elle » aurait dit un courtisan à Charles II. Depuis ce jour, 6 corbeaux vivent constamment dans la tour de Londres et sont considérés comme soldats de la Nation! La famille royale doit avoir quelques soucis avec les oiseaux puisque une autre coutume veut que durant le mois de juillet, un recensement de cygnes, appelé « Swan upping », soit fait. Oui vous avez bien lu ! La tradition remonte au XIIe siècle, lorsque la reine de l’époque se serait proclamée propriétaire des cygnes muets, ceux qui ne migrent pas. Durant la cérémonie, un uniforme traditionnel est porté par les rameurs et lorsqu’ils passent devant le château du Windsor, ils se mettent à saluer en disant : « Her Majesty the Queen, Seigneur of the Swans » (Sa Majesté la Reine, Seigneur des Cygnes).

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(source : theguardian.com )

2ème mi-temps : éducation

Après une courte pause le match reprend de plus belle. La Russie comme l’Angleterre, ont une organisation semblable au modèle français avec différents cycles et possibilités en fonction du niveau de l’élève : sur ce point match nul. A la fin de celui-ci les élèves passent un examen appelé ЕГЭ équivalent au baccalauréat français en Russie. Mais c’est un carton rouge que reçoit la Russie avec son service militaire obligatoire impitoyable. Nos amis russes ont quelques petits détails à revoir sur leur mode de fonctionnement. Les morts durant un bizutage sont nombreuses, couvertes par en « accidents » ou « suicides ». La tradition d’excellence universitaire se perd et les meilleurs scientifiques quittent le pays car leur salaire est misérable. Malgré tout, la Russie obtient un taux d’alphabétisation de 99,5% ce qui fait de lui l’un des pays les plus alphabétisés du monde.

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(source : beijingabode.com )

L’Angleterre prend l’avantage avec un système éducatif plus détendu. A la différence de la France, l’Angleterre fait passer un examen appelé General Certificate of Secondary Education (GCSE) à l’âge de 16 ans environ à ses élèves. A la suite de celui-ci, les élèves choisissent de continuer l’école pour un A-levels (équivalent au baccalauréat) ou d’arrêter leur scolarité, obligatoire jusqu’à 16 ans. Mais faire des études supérieures en Angleterre, n’est pas à la portée de tous. L’école reste gratuite jusqu’à 18 ans, mais après, la facture devient salée : les frais de scolarité s’élève en moyenne à 8500£ soit 10950€. Son taux d’alphabétisation est plus bas que celui de la Russie avec 99,01%. On ne peut pas tout avoir dans la vie !

Prolongation : spécialités culinaires

Comparer la cuisine anglaise à la cuisine russe c’est un peu comme regarder LE match Allemagne/Brésil : pendant qu’un des pays subit, l’autre marque tous les points. Car nos voisins anglais ne sont pas les rois des fourneaux. Lorsque l’on demande de nommer leurs repas préférés, ce sont ceux à base de curry qui sont cités ! Car en Angleterre, ce n’est pas vraiment la nourriture qui fait la force de la Nation même si on leur envie leur crumble et leur fameux fish and chips.

Du côté russe, la diversité fuse. Les traditions culinaires sont différentes aux quatre coins du pays. D’origine paysanne, les plats traditionnels sont déclinés. On évite la friture et on privilégie la cuisson au four, à l’étouffé. Le pays étant principalement orthodoxe, les blinis crêpes épaisses servies lors de fêtes religieuses, constituent un repas très courant en Russie.

Egalisation de la Russie en fin de match !

Compte tenu de ces critères, le match fut plus serré que prévu. Maintenant, Il vous reste à choisir qui préférez-vous entre Poutine et Elisabeth II ! Sur cette phrase « quasiment inaudibles » comme l’aurait dit Hervé Mathoux, je vous souhaite un bon match quand même, et que le « meilleur » gagne !